Parallax

Il y a quelques années, j’ai pris des cours de théâtre. J’avais découvert cette école dans le Mad dans le cadre des stages d’été. Je me suis lancée.
Durant deux ans, j’ai approché un monde extraordinaire. J’ai rencontré Stanislawski, me suis amourachée de Tchekhov, déliré sur Karl Valentin. Je suis devenue Stella d’un Tramway nommé désir, muée en renard, chanté à capella Summertimes. J’ai souffert avec Valérie, jeune junkie qui m’avait possédée, découvert mon visage face caméra avant d’être transformée en nonne. J’ai été une des sœurs déchirées de la Maison de Bernarda Alba de Lorca, amoureuse transie chez Molière, jeune funambule de cirque.
Et il y en a encore et encore de ces souvenirs uniques. Dans cette vieille bâtisse indéfinissable, le rêve s’est inventé au gré des humeurs et des envies.
A l’époque, je me souviens de ce grenier aménagé en salle de costumes. Et de ce bar tout droit sorti du film Shining. Quand je vous disais que le rêve s’y était autrefois créé… Poussez la porte, vous comprendrez.