Ehpad

Quand je travaillais sur un projet culturel en lien avec les personnes âgées, j’ai eu l’occasion de visiter longuement l’Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes de Comines.
Et j’ai été partagée.
Le personnel est au petit soin avec les patients, particulièrement attentifs et impliqués, sans rapport dédaigneux comme on peut en trouver parfois. Evidemment, ils doivent aussi apprendre à garder leurs distances, mais ici, on a su trouver le juste milieu.
La chargée des événements culturels est elle-​même particulièrement impliquée, chose assez rare pour être mentionnée, pour avoir évolué dans le milieu. Elle cherche à leur proposer autre chose que le traditionnel gala de transformistes et de petits chanteurs à la croix de bois, quoi. Elle recherché l’implication, la vraie. Elle les fait travailler sur la Mémoiré, entre autres, beaucoup, mais d’une manière pas plan-​plan. Parce que zut, j’en ai croisé, de ces projets chiants…
Et puis il y a la tristesse ambiante, qui provoque un malaise instinctif et instantané chez moi. Le paroxysme: la visite des locaux fermés, protégés par un code électronique, de l’enceinte qui regroupent les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et de ses cousines. C’est une ambiance vraiment particulière pour laquelle il vaut mieux se préparer.
Tous les patients avec qui je me suis entretenue, malades ou non, me disaient qu’ils avaient eu de la chance d’être placés ici plutôt qu’ailleurs. Et pourtant, j’ai eu du mal à me séparer de mon sentiment amer, qui n’a rien à voir avec les services proposés à l’intérieur.