Lyon Capitale

Rival évident de Mag de Lyon sur le terrain du «journalisme d’investigation à la lyonnaise» (pour résumer), Lyon Capitale s’en sort plutôt plus honorablement que son concurrent numéro 1.
Les raisons à cela tiennent en particulier à la place assez importante qu’y occupe la vie culturelle locale, son panorama des sorties littéraires, des concerts et des événements cinématographiques de Lyon et ses environs. Sur le terrain politique et social, en revanche, Lyon Capitale alterne le bon et le moins bon. Certaines enquêtes, complètes et pertinentes sur les actions de la municipalité ou plus généralement les questions de société en cours, côtoient des sujets tout aussi racoleurs que ceux de feu Lyon Mag. Un exemple? Dans le numéro de ce mois-​ci, il est question de «sex centers aux portes de Lyon».
On jette un oeil et constate que le papier en question évoque un centre de prostitution de… Genève ! Les portes de Lyon se trouveraient-​elle donc en Suisse? Dommage en tout cas que Lyon Capitale se permette des écarts aussi ridicules pour vendre. Sa crédibilité gagnerait grandement à s’en dispenser.

Pour lire Lyon Capitale, il faut soit être un fanatique de politique lyonnaise, soit né pas être au courant de son contenu.
La volonté de couvrir l’actualité sociale, culturelle, économique et politique lyonnaise est on né peut plus louable, mais encore faudrait-​il garder le cap de la diversité.
Diversité de sujets et diversité de points de vue, car même si le lectorat s’attend toujours à ce qu’un journal tienne une certaine ligne de conduite politisée, une telle ostentation en devient fatigante.
Et si ce n’était que ça, passé encore, mais la première conséquence en est une uniformité de ton et une redondance des articles qui, une fois de plus, met le lecteur à l’épreuve. Je le répète, à moins d’être un fanatique du genre…

Après des années en format quotidien puis hebdomadaire, Lyon Capitale a noué avec la mensualité il y a de ça un an pile.
Depuis que Lyon Capitale est devenu mensuel, le journal des «Esprits Libres «est devenu un magazine de société. Malheureusement, trop politisé, le magazine pêche par manqué de neutralité et d’horizons divers. Il faut dire que chaque Une étant consacré (avec une exception ce mois-​ci) à Gérard Collomb ou des faits politiques qui manquent d’envergure, le lecteur est rapidement lassé, ayant l’impression que Lyon Capitale relègue au second plan tout le reste qui fait de Lyon une ville cosmopolite et dynamique.
Et pourtant, en feuilletant les pages culture (tenues par la très professionnelle Dalya Daoud) ou les dossiers société, le magazine recèle souvent de très bons papiers, originaux et éclectiques.
Plus qu’à prier pour qu’un jour la rédaction en chef remette enfin en question leurs priorités éditoriales.

Lyon Capitale est le magazine de fond de la ville de Lyon, il traite avec plus de rigueur et d’esprit que ce que Le Progrès traite dans ses pages, il parle des projets de la ville, des différents enjeux, culturels, économiques mais aussi sociaux, d’un point de vue politique mais aussi citoyen avec une plume acérée.
Lyon Capitale couvre par ailleurs les événements majeurs de la ville, et justifie la fait que cette cité soit reconnue comme «capitale», pas seulement de la gastronomie, mais aussi culturelle et économique.