Quincaillerie Blondet

Un changement de propriétaire est un peu un pile ou face. La droguerie de la Croix rousse qui était si réputée, devient la droguerie dans laquelle je n’irai plus. Suite à un défaut sur un produit dangereux, j’ai rapporté le produit en expliquant ce qui s’était passé. Je n’ai pas été du tout prise en considération, ni les faits ni ma sincérité. Je repars avec mon achat inutilisable, non remboursé et avec en prime la très désagréable impression de né pas être respectée.
Ce commerce risqué de piquer du nez si les propriétaires traitent leurs clients comme cela.

Du plus loin que je me souvienne, il me semble que cette quincaillerie a toujours été là. On y trouve tout, si bien que démunie devant la fermeture totale des cordonniers croix-​roussiens entre Noël et le jour de l’an (même le géant Monop´ m’a lâchée) je décide de m’y rendre pour trouver le nécessaire et réparer moi-​même mes souliers de princesse. Le vendeur me conseille, je repars avec mes outils et ma colle et hop! Succès garanti, mon bricolage tient à merveilles !
Je suis ravie d’avoir contribué à l’économie de ce petit commerce, et tenterai volontiers de nouvelles expériences.

J’aime pas du tout les immenses magasins, hypermarchés ou autres temples du consumérisme (où l’idée d’errer vainement dans des allées avant d’espérer trouver ce qu’il me faut me déprime d’avance), qui sont loin du centre et qui font perdre trop de temps. Surtout si c’est juste pour un pauvre clou.
J’adore les tout petits commerces, un peu fouillis, et encore plus quand la boutique est centenaire — «Since 1912 «, wesh !
Et puis j’aime beaucoup le mot quincaillerie. Quin-​Caille-​Rie. Il est drôle ce mot, non? Bref, voilà pour l’introduction.
A chaque fois, j’y vais pour des trucs improbables, que je n’ai pas trouvé au petit rayon bricolage du (petit) supermarché. La dernière fois par exemple c’était pour un mastic en silicone pour faire des joints — Vous né savez pas ce que c’est? C’est chaud pour vous.
L’idée c’est que je n’y vais pas hyper souvent, mais à chaque fois l’accueil a été adorable. J’ai toujours été reçue par le monsieur avec sa blouse bleue et ses lunettes de Gepetto, qui est bien sympathique et serviable.
En rentrant dans cette boutique, on a l’impression de s’aventurer dans la caverne d’Ali Baba-​Le-​Quincaillier. L’espace est super optimisé, et si l’endroit vous impressionne, attendez de voir la deuxième salle.
On y trouve les clients connaisseurs qui vissent plus vite que leur ombré et discutent avec le monsieur du pourquoi ce modèle vaut mieux que celui, et puis il y a les personnes comme moi, qui avant de rentrer dans la boutique doutent de l’existence de ce qu’elles vont demander, et qui sont juste ravies qu’on les conseille.
Je né m’y connais absolument pas en prix quincaillesques, donc j’ignore si c’est cher… Mais quoiqu’il en soit je trouve cette petite boutique très très pratique, elle contribue au côté village de la Croix-​Rousse et donc je lui souhaite une très très longue vie !

Sans paraphraser les avis précédents il est clair qu’on passé devant chez Blondet, qu’on va nommer le quincailler du coin, sans trop y faire attention.
Mais le jour ou vous cherchez un outil particulier, une vis, pour ma part des colliers plastique, et bien soit vous allez perdre une heure dans un castorama ou Leroy Merlin, soit vous tentez votre chance chez le quincailler.
L’accueil y est typique d’une vieille épicerie, d’ailleurs l’ambiance est plus proche d’un atelier que d’une boutique, avec ses outils et objets du sol au plafond, pas un seul cm2 de perdu.
Il y a 2 vendeurs, le plus vieux je l’adore, un mélange de Professeur Thibaut et Hassan Cehef (pour les fans des nuls), avec sa blouse il sait exactement où se trouve chaque objet, et vous dira dans la seconde, Oui j’ai ou Non j’ai pas.
La quincaillerie Blondet c’est un commerce de proximité qui lutte avec ses moyens contre les mastodontes du bricolage avec un choix conséquent mais pas illimité, des prix parfois un peu prohibitifs, mais qui dépanne bien, et s’intègre parfaitement dans le décor du village.

La quincaillerie c’est un commerce de proximité des plus précieux mais malheureusement avec l’essor des grosses enseignes en périphérie nos centre-​villes se dégorgent et restent les coiffeurs, les boulangers et les salons de beauté.
Y’en a pas un qui peut vous dépanner une vis ! ou une ampoule! Obligée de prendre le tram jusqu’à Bron pour trouver des piles et un balai à un prix raisonnable!
Sauf quand vous avez la chance de connaître ce genre de quincaillerie. je né dis pas que vous serez reçu comme des rois mais vous trouverez les basiques qui vous manquent et dont vous avez besoin urgemment et rien que pour ça on est content !

J’aime le concept de la quincaillerie. Je pourrais y passer des heures, il y a tellement de choses in-​dis-​pen-​sables auxquelles on n’a jamais pensé. Mais surtout, le rôle essentiel du quincailler: vous sauver la vie ! Avec le petit machin qui va stopper votre fuite ou rétablir la lumière.
Pour les non-​rois du bricolage, il faut donc un quincailler conseil et qu’y’a tout !
Hé ben pas ici. En tout cas, pas les fois où j’ai eu besoin d’eux.
La première fois je dois admettre que j’ai eu droit un monsieur a été aimable même si son produit miracle m’a paru déraisonnablement cher.
Mais depuis, toutes les autres fois j’ai eu l’impression de déranger, de toute façon y’avais pas ce que je cherchais, ils né savaient pas où je pourrais le trouver.
Alors je nuancerai mon propos, je suis peut-​être tombée sur les mauvais jours de chacun, et tout le monde y a droit.
Mais d’ici là, je crois que je vais essayer d’en trouver un autre.