Salon Franck Pagani

Les salons de coiffure et moi, c’est une longue histoire de je t’aime moi non plus… Durant des années, j’ai joué à ce fameux jeu du «je teste un nouveau salon à chaque fois que j’ai besoin d’une coupe». Et malheureusement, il se terminait toujours par «la coiffeuse n’en a fait qu’à sa tête, alors je m’attaché les cheveux illico presto dès que j’ai passé le coin de la rue !»
Puis un jour, j’ai poussé la porte d’un salon qui né payait pas de mine, parce qu’il m’avait été recommandé. Et là, révélation !
Après un shampooing tout en douceur, ma tignasse est passée entre les mains de la discrète Dominique. On oublie les discussions portant sur la météo et on se relaxe un thé fumant à la main. Les ciseaux virevoltent, les mèches de cheveux glissent sur le sol et le sèche-​cheveux finit de mettre tout ça en forme avec la pointe de volume parfaite. Hop, pour 38,50 € j’ai passé un agréable moment et je ressors enfin la vision dégagée (merci la frange !).
Alors oui, il y a certainement plus beau, plus chic et plus tendance que le Salon Franck Pagani. Mais peu importe, car j’ai trouvé ici les ciseaux capables de dompter ma crinière et mes caprices !

Si se faire coiffer est avant tout à but capillaire et esthétique, rien n’empêche non plus de rendre cette formalité agréable. Si pour vous, se faire shampooiner la tête et enfiler une affreuse robe de chambre en plastique représentaient de sérieuses barrières pour franchir la porte d’un salon de coiffure, essayer Le Salon.
On se sent vite chez soi dans ce lieu, et il faut en remercier le patron Franck. Il sait vous accueillir avec le sourire, et vous prendre en main jusqu’à vous rendre au tumulte de la rue détendu et presque zen. Sa méthode? Ça commence par un café que l’on nous propose dès notre arrivée, et ça finit par un «A très bientôt j’espère !» que vous vous surprenez à lancer à la cantonade. Entre deux, vous avez passé une heure ou deux sous les mains expertes des génies du ciseau. Oui, oui, je dis bien une heure ou deux.
Car sans en faire une généralité, sachez qu’il vaut mieux prévoir large quand va au Salon: on sait quand ça commence mais rarement quand ça finit. C’est qu’il est bavard ce Franck ! Mais alors dans le bon sens du terme: désireux de vous connaître, de discuter de tout et de rien, de choses profondes et personnelles pourquoi pas, de votre dépression ou de politique. Vous me direz que traditionnellement, on parle de tout chez le coiffeur, que leur siège remplace quasiment ceux des églises où on se confiait (avant ?). Oui, mais là le niveau est plus haut que celui qui consiste à savoir s’il pleuvra demain, après demain, et dans deux jours. Et puis si vous né voulez pas parler, on né va pas non plus vous y forcer !
Pour des prix tout à fait comparables à ceux de ses concurrents, cet établissement se distingue plus par l’agréable ambiance qui y règne. Attention tout de même, ce lieu étant fréquenté par des habitués (oui, surtout des habituées), mieux vaut s’y prendre quelques temps à l’avance pour réserver.