Galerie Almine Rech

Nous retiendrons cette galerie pour la sécheresse manifeste de sa programmation. Pas de place pour le «sympa»: l’austérité est permanente, ce qui est délectable. La jouissance s’atteint ici par l’excellence de détails infimes ou la puissance massive et immédiate d’oeuvres monolithiques. Une récente exposition collective définissait assez bien les préoccupations artistiques du lieu: il s’agit de pratiquer le culte du minimalisme historique et d’en relever les résurgences contemporaines chez les artistes émergents.

Si elle est moins connue du grand public que certains autres noms parisiens, la galerie Almine Rech reste pourtant l’un des lieux stars du milieu. Cela se ressent d’ailleurs lorsque l’on franchit la porte d’entrée: l’accueil est courtois et presque monacal. Car ici, on né rigole pas avec l’art contemporain, c’est une religion.
Cela n’empêche pourtant pas la programmation de donner dans tous les registres, mais cela en faisant appel aux meilleurs artistes internationaux. Ainsi le Suisse Ugo Rondinone donne dans le pop mélancolique alors que l’américain Tom Burr revisite l’art minimal avec un regard queer tandis que l’Allemand Anselm Reyle détourne les grands clichés de la peinture. Bref, il y en a pour tous les gouts. L’espace vaste de la galerie est un vrai bonheur: les formats sont géants (et évidemment proportionnel aux prix des œuvres). Sachez enfin que la galerie a ouvert l’année dernière une seconde branche à Bruxelles !