Librairie Laumière

Ami Qyper ! Sors ton casque et ta frontale et chausse tes lunettes, et tant que tu y es va donc faire un peu d’exercice pour perdre un ou deux tours d’épaisseur (si si, là !)
Non, ce n’est pas déjà Paris plage qui se profile, mais pour parcourir ces catacombes de la littérature mieux vaut rester dans une raisonnable corpulence. Tu es prévenu.
Mais parlons livre. La Librairie Laumière on y prête d’abord pas trop d’attention.
Elle ferait presque peine, la pauvre, avec ses bacs de bouquins d’occase dont on a jamais entendu parler et sa vitrine un peu sale avec des livres jaunis par le soleil, exposés là comme d’improbables épouvantails à clients.
La librairie Laumière on y entre plutôt par curiosité, ou en se disant qu’on va peut-​être y dénicher un bouquin pas trop cher.
On ose pas trop passer le pas de la porte, mais une fois qu’on a posé le pied dans la boutique, on est aspiré dans une faille…
On sort du 19e, on est plus à coté du brouhaha de l’avenue Jean Jaures, et on est pas dans l’espace des Buttes Chaumont, pourtant tout proches.
On est dans un bordel sans nom de bouquins et de feuilles jaunies, de papiers plastiques comme autant de protèges livres (j’y ai même vu une moitié de sandwich), et on a la banane.
Ici on vends du neuf et de l’occasion, mais on s’en fout un peu. C’est pas plus cher qu’ailleurs, pas non plus moins cher, mais peu importe.
La Librairie Laumière c’est une expérience à part entière.
Achetez un livre si vous voulez (c’est même recommandé à vrai dire), mais surtout reniflez l’odeur du papier et mirrez tous ces beaux volumes dangereusement empilés et vaguement classés.
Je vous encourage à fureter un petit moment dans les allées en laissant la priorité à la sortie (on né passé pas à deux).
Et tant que vous y êtes, trouvez donc un prétexte pour aller jeter un oeil aux livres pour enfants (il y a de très bonnes occasions de l’Ecole des loisirs, du Père castor), mais surtout soyez précautionneux, et né prenez pas le livre sous la pile, celle sur laquelle repose les trois autres…
Les gentilles vendeuses sont là pour vous conseiller et elle vous sortiront le livre que vous n’osez pas même regarder de peur que tout s’écroule.
Si mon souvenir est bon, on paye cash, la CB n’étant pas reconnue dans cette petite république du livre.
Bref, voilà pour la petite aventure, moi je l’ai vécue il y a quelque mois maintenant et j’espère qu’aucun client maladroit n’a fait s’effondrer la boutique en mon absence.
Par contre, je n’y mets que trois étoiles car hélas, honte à moi, je n’ai pas tous les jours l’âme d’un Indiana Jones et trouver un bouquin ici s’apparente quand même un peu à de l’archéologie.
Mais j’y retourne bientôt, promis, l’appareil photo en bandoulière.