Cité Frugès

En 1924, Henry Frugès, industriel sucrier bordelais, demande des logements dignes de ce nom pour les ouvriers de son entreprise. Ce qu’il souhaite, c’est pouvoir offrir à chacun un espace propre, un espace privé et confortable, avec eau courante et électricité, au sein d’un même pavillon. Il utilise alors les termes de «cité-​jardin». Il choisit Pessac pour sa douceur de vivre, pour l’air pur de ses pins. Il pense au bien-​être de ceux qui travaillent pour lui. Une vraie révolution pour l’époque.
Il fait donc appel à l’architecte et urbaniste Le Corbusier. Le chantier s’annonce complètement novateur et inédit. Pour schématiser, dans la cité Frugès on retrouve 4 types de maisons différentes, toutes construites à partir d’un même module de base. Le béton armé, les façades aux couleurs pastel, les terrasses surélevées… tant d’éléments architecturaux absolument incroyables pour l’époque. La Cité Frugès a permis au laboratoire architectural de s’élargir, de chercher encore plus loin dans ce qui n’avait jamais été fait.
Bref, la Cité Frugès est un lieu incontournable à voir sur Bordeaux. Elle est inscrite dans une Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager de façon à garantir sa sauvegarde. Une de ses maisons est classée Monument Historique. Essayez d’éviter les classes de première année d’archi qui s’y bousculent, et filez y faire un tour.

Merite un detour
La cité Frugès est un peu perdue dans un coin de Pessac, près de la ligne du chemin de fer; quelques panneaux routiers l’indiquent toutefois. Sur place il faut faire preuve d’un peu d’imagination pour retrouver l’esprit du lieu dans les années 25. Plusieurs habitations sont en mauvais état, d’autres ont été défigurées par des propriétaires peu scrupuleux. Heureusement certaines habitations ont été récemment restaurées magistralement. Vous pourriez même tomber sur un amoureux de la Cité qui vous donnera d’utiles explications avec passion. Il existe un petit musée qui est intéressant au moins parce qu’il permet de comprendre l’intérieur d’une maison, mais à chacun de mes passages il était fermé. Dommage. La Mairie de Pessac (dont dépend le musée) serait bien avisée de mieux promouvoir ce lieu. En attendant, visitez, questionnez et avec un peu de chance…