Passage Fontan

Sur mon vélo, la ville défile devant, à gauche et à droite.
Derrière, la matière se désagrège.
Je suis dans un film.
Tout va très vite. Les voitures, le sens inverse, la circulation.
Regard à 180°. Optimiser le temps. Imprimer l’espace.
Une ruelle très étroite. Un passage. Des couleurs qui bégayent sur un mur. Plusieurs murs. Un face à face.
Le temps que l’information remonte la pente de mes visualisations, je freine. Sec.
Pied gauche à terre. Demi-​tour.
Une ruelle très étroite. Le passage d’un monde à l’autre. Entre-​deux rails. Je passé l’aspi sur mes hauts-​de-​peurs.
Ce n’est pas si loin. Aller, regarde. Fil barbelé empêche un lampadaire de se faire la malle-​en-​mai. Je n’entends aucun son du BAL. Un vieux train-​train qui tousse et file en douce. Quelques marches et un passage à vélo.
Un peu en hauteur, pas tout à fait dans leur monde, les passages nous permettent ça.