Lycée Pierre De Fermat

Ca faisait plusieurs fois que je voyais cette espèce de tourelle dépasser de la rue Gambetta, sans comprendre d’où elle venait. Cette fois, ça y est. Je suis tombé sur la plaque.
Elle appartenait à l’hôtel de Bernuy, du nom d’un commerçant plein aux as à la Renaissance qui a décidé de montrer sa fortune à la face du monde par la construction de cette tourelle, la plus haute de la cité.
Ce sont maintenant collégiens et lycéens qui se partagent ce superbe édifice. On a vu pire comme cour de récré que cette place surplombée d’une galerie à arcades, plus moche comme entrée que cette massive porte en bois ornée de pierre.
Ça doit être étouffant, en revanche, de devoir passer sa scolarité entre ces hauts murs chargés d’histoire bourgeoise.

Du collège au lycée, l’endroit, ancienne demeure des notables de la ville et lieu de passage de François 1er, est un lieu magnifique.
Construit entièrement en brique, le complexe scolaire possède plusieurs cours (plus de huit) et s’étend sur une surface qui compte gymnases et terrains de sports, quatre étages, une très belle salle de spectacle utilisée pour des cours de théâtre.
Très demandé par les familles bourgeoises de la ville, le collège est un peu étouffant, comparé à d’autres comme celui de l’Hers où la verdure prédomine. A Fermat, pas d’herbe, du béton.
La proximité du centre ville en fait un endroit tentant pour des jeunes un peu rebelles. Un endroit où il faut s’adapter, qui peut vite devenir insupportable.

Mon fils fréquente cet établissement depuis le collège. Aujourd’hui, il est en terminale S, avec pour objectif le BAC en fin d’année. Bien sûr, ce lycée a une réputation d’élite dans toute la ville, une réputation d’enfants de riches où l’apparence et le matérialisme font office de ligne de vie. Mais c’est quand même un peu le lot de tous les lycées.
Mon fils y est scolarisé essentiellement car on habite le même secteur géographique que l’établissement, et aussi parce qu’il est plus à l’aise dans les matières scientifiques que littéraires, telles qu’elles peuvent être prédominantes au lycée Saint-​Sernin.
Nous n’avons jamais eu à nous plaindre ni du collège ni du lycée, la réputation particulière de Fermat auprès des parents de Toulouse est un peu surfaite, avec beaucoup de fantasmes l’entourant. C’est sûr qu’il vaut mieux y tenir un minimum son rang, et à défaut, donner le change. De beaux habits chers, un beau smartphone, des parents avec des métiers de dingues, habitant des villas luxueuses et surfant sur le monde comme on surfe sur la plèbe. Mais bon, cahin-​caha, mon fils a bien traversé ces années, sans être embêté ni montré du doigt. Né faisant pas partie des classes aisées, il a quand même su tenir son rang dans chaque classe…