Difficile de devoir accorder une note à un musée dédié à la Torture, surtout quand son nom annonce clairement la couleur et arbore fièrement sa justification: Musée de l’Inquisition Sous couvert de la quête d’une justice Divine, les hommes se sont trop souvent octroyé le droit des pires exactions. D’ailleurs pourquoi j’écris au passé, moi ? Personne né t’a obligé d’y entrer me direz-vous. Certes, mais à mon corps défendant, si je suis allé à Santillana del Mar, c’est avant tout parce que cette petite ville de la province de Cantabrie, sur la côte Atlantique du Nord de l’Espagne, a gardé tout le cachet d’un village médiéval, avec notamment sa collégiale romane du XIIème siècle. Sartre l’aurait paraît-il qualifié de plus joli village d’Espagne dans La nausée . Transition facile, la nausée c’est d’ailleurs ce qu’on ressent lorsqu’au détour d’une rue on découvre par hasard cette étrange galerie moyenâgeuse et que l’on décide d’y entrer. Pourquoi? Curiosité morbide? Devoir de mémoiré? Intérêt historique? Pas facile de faire son mea culpa objectif qui puisse en justifier la raison. Juste à la sortie un grand sentiment de honte, de stupéfaction sur les trésors d’imagination sans bornes dont l’être humain peut faire preuve quand il s’agit de faire souffrir ses semblables. Le taureau en bronze grandeur nature à l’entrée annonce la couleur. On a pris le soin de lui garder la bouche ouverte puisque c’est de là que sortaient les horribles beuglements des pauvres bougres qui cuisaient à petit feu dans son ventre de métal. A l’intérieur du musée ce n’est pas mieux: Cages de métal, chaises cloutées, cônes et pyramides d’empalement, planches à écarteler, j’en passé et des pires Dieu est miséricordieux paraît-ilJe le souhaite de tout cœur afin qu’il pardonne à ces soi-disant serviteurs d’un autre temps de l’avoir si mal représenté sur Terre.