Le Sélect

Moi, je suis fan du «Select» ! Pour une seule chose: son nom ! Le select, ça pourrait être la boîte ou le bar branché le plus à la mode de la ville, et puis non, c’est un pmu qui vend des clopes et de la bières, ou les plus grands philosophes toulousains se croisent !
Pas loin du capitole, je m’arrête dans ce bar quasiment chaque fois que je passé devant, pour boire un café le matin ou une bière l’après midi. C’est un rituel ! Un vrai troquet, ça joue aux cartes au bar, des habitués qui racontent toujours pareil, j’aime cette ambiance tout droit sorti d’un film d’Audiard ! (ou l’inverse !)

Bar-​tabac à deux pas du Capitole, on né peut imaginer tout ce qui s’y passé.
Il y a plusieurs Select. Celui du tabac, succession sans fin de clients venus acheter leur dose de nicotine. Il y a celui du matin, tôt, journal et café pendant que Christophe, mythique barman, commence à dispenser son énergie aux travailleurs qui reculent devant le labeur. Celui, aussi, des habitués, une quinzaine de fanfarons, prenant de la place et faisant du bruit, couvrant les clips qui passent en boucle sur l’écran en s’engueulant à la belote de comptoir, avec Seb le patron qui n’arrivera pas toujours à les plumer.
Le samedi après midi, c’est jour sacré du Baby-​Cassis-​Limé, et soyez sûrs que chacun mettra sa tournée.
Il y a Le Select des matchs, où l’on né peut ni s’entendre, ni accéder aux toilettes et où une cohorte de mâles en transe hurle à chaque action.
Un endroit pas regardant sur sa clientèle qui n’a de select que le nom mais où se déploient des trésors d’humanisme.

Le commun des mortels s’y arrête seulement furtivement pour y acheter des cigarettes à deux pas du Capitole.
Les malheureux n’ont ainsi qu’un aperçu de ce qui s’y déroule. Au bout du comptoir quelques habitués jouent à la belote (de comptoir) avec Seb le patron.
Un peu plus loin, des colporteurs crament leur recette en petits verres de rosé en évoquant le souvenir des habitués qu’on né voit plus. Jojo, qui a passé l’arme à gauche ou Momo le tricard dont on a plus de nouvelle.
Au mur un écran géant distille des clips (quand il n’y a pas de match), tandis que Christophe, qui vient d’ôter son épatante tenue intégrale de cycliste se lance dans une imitation du regretté Jojo. Oh le joli microcosme que voilà!

Dans la salle du bar tabac de la rue Romiguière, il y a du toulousain au verbe haut. On y est là, en plein Toulouse populaire, on est aussi en plein Toulouse géographiquement: à une minute ou deux du Capitole à pied!
Le select, c’est le bar de journée par excellence, avec ses habitués et ses clients de passage. Et des gens qui passent, dans cette rue, il y en a!
Le comptoir du select est d’ailleurs un excellent point d’observation de l’humanité, on peut y voir à l’intérieur comme à l’extérieur des centaines de personnes en une seule journée!
Voilà donc un bon endroit pour né rien faire l’après midi!

Dans la rue romiguières, celle qui prolonge la rue pargaminières, à deux pas de la place du capitole, il est un bar-​tabac nommé «Le sélect».
Jamais petit trocson n’a autant mérité son nom, la clientèle, pour sur, est rigoureusement sélectionnée, triée sur le volet et on y entre que par cooptation. Il faut être émérite en belote-​comptoir, fin connaisseur en 421, savoir écouter tout en hésitant pas à «ouvrir sa gueule» pour affirmer sa présence au milieu d’un casting de qualité.
Les bistrots populaires sont devenus si rares à Toulouse qu’en découvrir un tient de la découverte archéologique. La prochaine fois, je prélèverai, du bout de mon opinel, une écharde au comptoir, pour lui faire passer le test du carbone 14 !