Inclassable brocante, à Sainte-Anne-de-Beaupré, qui prend la peine d’afficher sa non-appartenance aux congrégations religieuses. J’ai ici rencontré un homme remarquable: «Lord«Claude, brocanteur-antiquaire, ex-danseur à New-York et ex-prêtre, maintenant converti au bouddhisme, qui se fera une joie frénétique, si le contact est bon, de vous entraîner dans une conversation non-filtrée. Ainsi ai-je appris, entre mille et une bizarreries plus intéressantes les unes que les autres, qu’Elvis Presley avait un micro-pénis… L’homme de 70 ans paraît en avoir 45 et je soupçonne sa passion pour la vie d’être la principale responsable de son aura de jeunesse. Sa brocante est des plus éclectiques. On y retrouve bien quelques antiquités religieuses qui, soit dit en passant, sont incomparables aux quétaineries des autres boutiques-souvenirs, mais l’essentiel de l’inventaire demeure multiculturel. J’ai d’ailleurs vainement tenté de négocier un masque balinais des plus hypnotiques. Pour moi, l’élément le plus singulier reste la statue de Katerie Tekakwitha, une iroquoise canonisée en octobre 2012, par le pape Benoît XVI. C’est l’un des deux seuls endroits au monde où elle peut être«officiellement vénérée». D’ailleurs, l’hiver, les Amérindiens viennent en masse y faire la génuflexion sur le prie-Dieu, à même sa brocante. Hallucinant. J’ai également eu le droit à une visite exclusive de sa collection privée, qui se trouve à l’étage au-dessus. Un mot: fantasmagorique. Respectant ses vœux de confidentialité, je me vois cependant dans l’obligation d’arrêter ici.